« Le village est situé à 15 kms à l’ouest d’Antananarivo. Ce village de la périphérie de Tana, est loin du brouhaha et de la pollution de la capitale. Pour l’atteindre, il faut, après avoir quitté la nationale, emprunter sur environ 2 kms une digue qui traverse rizières et champs de culture d’oranges. Ce paysage très verdoyant de rizières et d’orangers, cette atmosphère champêtre, sont vite oubliés lorsqu’on pénètre dans l’enceinte de l’école. Là, c’est plutôt une dominante de gris et une impression de dénuement extrême. 9 classes permettent d’accueillir 335 élèves : 165 le matin, 170 l’après-midi. Dans la cour, deux toilettes (fosses perdues) et dans un coin, 6 bidons estampillés UNICEF permettent de stocker l’eau d’un puits sans mur. L’équipement des classes se résume aux tables et chaises et à un tableau noir plus qu’usagé. Quelques cahiers eux aussi très usagés au fond des classes. Peintures défraîchies.
Lorsque la question a été posée aux enfants afin de savoir qui avait mangé le matin avant de venir à l’école, peu de mains se sont levées. Lorsque quelques semaines plus tard, nous sommes retournées dans cette école, nous sommes arrivées au moment de la récréation et nous avons pu constater que peu d’enfants étaient chaussés. Ventres vides et pieds nus mais toujours les sourires…
Ce village, loin d’être éloigné et accessible, semble pourtant bien oublié des circuits d’entraide des ONG et associations. »
Le ressenti d'une adhérente lors de la visite de l'école en novembre 2015